Riche d’une longue histoire et d’un important patrimoine, la Ville de Langres possède de vastes collections archéologiques, historiques et artistiques. Deux Musées de France, le musée d’Art et d’Histoire et la Maison des Lumières Denis Diderot, assurent aujourd’hui la présentation d’une partie de ces collections au public. D’autres œuvres sont conservées au musée d’Art et d’Histoire ou sur différents sites, aujourd’hui inadaptés. L’objectif de la Municipalité est de créer de nouvelles réserves, avec de bonnes conditions de conservation pour les collections.
Ces collections ont été originellement réunies par la Société Historique et Archéologique de Langres (SHAL). Dès 1836, un dépôt de sculptures antiques est constitué dans la chapelle Saint-Didier, désaffectée à la Révolution. Au cours du XIXe siècle, legs, dons et achats permettent à la SHAL d’enrichir ce musée : archéologie, peintures, sculptures, arts graphiques, arts décoratifs, photographies, ethnographie extra-européenne, histoire naturelle… Collections et présentations s’accroissent encore au fil du XXe siècle sur le site du musée Saint-Didier. En 1927, un autre musée ouvre dans l’hôtel Du Breuil de Saint-Germain. Depuis cette date, les collections des musées n’ont cessé d’augmenter grâce aux acquisitions faites par la Ville, grâce aux dons à la Ville, et grâce au soutien de l’association des Amis des Musées de Langres. En 1995, le nouveau musée d’Art et d’Histoire (MAH) est ouvert sur le site de l’ancien musée Saint-Didier, après une refonte complète. En 2013, l’ancien musée du Breuil de Saint-Germain laisse la place, sur le même site, à la Maison des Lumières Denis Diderot (MLDD), musée consacré au philosophe et au siècle des Lumières.
Aujourd’hui, les présentations permanentes présentent 10 % à 20 % des collections. Les réserves et autres zones de stockage conservent donc la majeure partie des œuvres. Si plusieurs salles ont été aménagées à l’intérieur du musée d’Art et d’Histoire dans cette optique, les espaces sont insuffisants et la Maison de Lumières ne comporte pas d’espaces de réserve.
Aujourd’hui, à l’exception des peintures, des estampes, des photographies, des objets ethnographiques et d’une partie des arts décoratifs, conservés dans les réserves du MAH, les autres collections sont conservées dans des conditions très inadaptées. Pour régler ce problème, une nouvelle réserve, conçue à partir des normes actuelles de conservation, est en cours d’aménagement dans l’un des anciens bâtiments militaires de la Citadelle. Elle est à la fois décentralisée (par rapport aux sites des musées en centre-ville) et centralisée (par rapport à la dispersion actuelle des collections). Elle permettra d’héberger : la sculpture antique, médiévale et Renaissance, les petits objets archéologiques, le mobilier ancien, l’histoire naturelle. Les lieux choisis sont suffisamment vastes, avec un plan simple et peu de cloisons intérieures, pour un gain de place et une facilité de mouvement. Le rez-de-chaussée, de plain-pied, accueillera les collections les plus lourdes. Le premier étage hébergera les collections les moins lourdes. Une cour intérieure sera un autre atout pour la manutention, l’observation et le nettoyage des collections.
La création de cette nouvelle réserve permet donc de faciliter la gestion des collections, de les conserver correctement (température, hygrométrie, lumière, propreté), d’en faciliter l’accès, l’étude et l’usage, d’en assurer la sécurité. La création répond en outre à la demande du ministère de la Culture, qui signale ce problème depuis plusieurs années. État, Région et Département aident au cofinancement de cette opération.
Au-delà des obligations légales et des aspects techniques, il s’agit avant tout de compléter la modernisation des musées de Langres (deux musées récents dans leurs équipements, des procédures renouvelées, un récolement décennal en cours, des médiations, des expositions…) avec un bâtiment permettant d’assurer la conservation des collections dans de bonnes conditions.
Le rôle des musées dans l’offre culturelle pour les Langrois comme pour l’attractivité touristique de la ville s’en trouvera renforcé.
Reconnues nationalement, les collections langroises sont l’une des principales richesses de notre ville : ces nouvelles réserves en garantissent la valorisation aujourd’hui et la préservation pour l’avenir.