Le « plan remparts » se consolide…
La ville de Langres possède un ensemble de fortifications d’environ 8 kilomètres constituées, d’une part, par les remparts du centre historique d’environ 3,8 kilomètres classés au titre des monuments historiques, et d’autre part, l’une des dernières citadelles construites en France dans la partie sud de la ville. Nous ne pouvons qu’être fiers d’avoir les remparts les plus longs d’Europe et d’avoir été reconnue comme « plus belle ville fortifiée de France » !
Pour conserver ce patrimoine précieux et face à la dégradation rapide d’une partie de ces fortifications malgré des opérations d’entretien annuelles, la Ville, avec le soutien de l’État, de la Région Grand Est, du Département et du Groupement d’Intérêt Public (GIP) de la Haute-Marne, a lancé un ambitieux plan de restauration des remparts.
Nous avons interrogé Anne Cardinal, Maire de Langres pour mieux comprendre les enjeux de cette restauration titanesque.
En quoi consiste ce projet d’envergure ?
Anne Cardinal : « La restauration des remparts, conventionnée en décembre 2018 initialement sur 8 ans et prolongé de 2 ans, s’étend jusqu’à la fin de l’année 2028. 6 phases de travaux au rythme d’une phase par an à compter de 2022 ont été envisagées. Seront traités :
- la face nord du faubourg de Sous-Murs ainsi que les brèches au droit de la Crémaillère,
- la courtine entre la Tour Carrée et la Tour du Petit Sault,
- la Porte Gallo-romaine,
- la courtine entre la Tour Rouge et la Porte des Moulins,
- la face est du faubourg Sous-Murs,
- la Tour du Petit Sault,
- la Tour de Navarre et d’Orval,
- la face sud du faubourg de Sous-Murs.
La 1ère phase des travaux a été programmée en 2022 avec la réfection de plusieurs brèches au nord de Sous-Murs entre le faubourg et la Crémaillère ainsi que la restauration de la courtine formant la face nord du faubourg de Sous-Murs dont l’aménagement du réseau d’eaux pluviales. L’objectif est de réaliser la totalité de cette phase en 2022. »
Avec quels soutiens ?
A.C. : « Le coût total du projet est estimé à 6 000 000 € HT. L’État et la Région nous subventionnent chacun à hauteur de 25 % du projet, soit 1 500 000 €. Quant au GIP 52, nous bénéficions de 15 %, soit 900 000 €. Reste à la charge de la Ville de Langres 600 000 € HT. »
Quel impact pour la ville et le territoire ?
A.C. « Joyau fonctionnel d’architecture militaire, les remparts sont la matrice de la cité. Réels balcons ouverts sur le paysage, une fois restaurés et valorisés, les langrois et les touristes ne pourront que s’en émerveiller. Cela accroîtra également le développement de l’attractivité de Langres sur le territoire haut-marnais, aux portes du Parc National, tout en permettant à l’enceinte urbaine de perdurer encore pour de nombreuses décennies… »
Quel est le rôle de la brigade du patrimoine dans l’entretien des remparts ?
A.C. : « Tout au long de l’année, des travaux indispensables d’entretien sont effectués par des agents municipaux de la brigade du patrimoine, spécialement créée à cet effet. Mais au regard de l’importance de l’édifice, cela ne suffit pas, il nous faut un soutien plus important, d’où le lancement de ce plan rempart. Une réflexion est menée par ailleurs avec les services de la DRAC pour renforcer cette brigade qui dispose d’une réelle spécificité. »